La chirurgie orthognatique est la chirurgie de repositionnement (ortho) des mâchoires (gnathie). Les mâchoires sont composées de l’os maxillaire, supérieur, portant l’arcade dentaire supérieure, de l’os mandibulaire, inférieur, portant l’arcade dentaire inférieure, et du menton.
On distingue volontiers 2 cas typiques de mauvais positionnement des mâchoires :
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La classe 2, lorsque la mâchoire du bas est trop en arrière, donnant alors souvent au menton un aspect fuyant, à la peau du cou un aspect relâché inesthétique, et une exposition trop importante de la gencive lors du sourire.
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La classe 3, lorsque la mâchoire du haut est trop en arrière, donnant alors au sourire un aspect pauvre et édenté, une pointe du nez tombante, une inversion du rapport des lèvres, et un regard parfois triste et fatigué.
En réalité, les choses sont rarement aussi simples, et il existe souvent des formes intermédiaires, dont il convient de faire un bilan rigoureux en consultation avant d’entreprendre tout traitement.
Le repositionnement correct de ces structures osseuses, les unes par rapport aux autres, et le tout par rapport au reste de votre visage peut donc être intéressant à plusieurs titres :
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Il permet de compléter le travail de l’orthodontiste dans l’obtention d’un alignement dentaire optimal, garant d’une bonne longévité de votre dentition.
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Il permet d’améliorer l’harmonie et l’esthétique, en obtenant une bonne projection de la moitié inférieure du visage, en améliorant le sourire et le regard, ainsi que la morphologie du nez.
Les techniques chirurgicales utilisées sont nombreuses. Les principales sont les suivantes, qui peuvent être associées entre elles pour obtenir le résultat désiré :
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Le repositionnement du maxillaire grâce à l’intervention dite de Le Fort I.
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Le repositionnement de la mandibule grâce à l’ostéotomie sagittale des branches montantes.
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L’élargissement du maxillaire grâce à l’ostéotomie sagittale du maxillaire et à la distraction palatine assistée.
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Le repositionnement du menton grâce à la chirurgie du menton (génioplastie).
Les résultats de la chirurgie orthognatique sont souvent impressionnants et remarquablement stables dans le temps. Mais cette efficacité a un prix : un plan de traitement optimal s’établit sur environ un an et demi, incluant une préparation orthodontique d’environ 12 mois, suivie d'une intervention chirurgicale, puis d'une finition orthodontique d’environ 3 mois. Cette collaboration étroite entre l’orthodontiste, le chirurgien, et le patient est la clé de voute d’une prise en charge couronnée de succès.
Ce type d’intervention peut être réalisé dès l’adolescence, chez l’homme comme chez la femme, et ce jusque l’âge de 40 ans.
La chirurgie orthognatique améliore le profil.
Avant (droite) / Après (gauche)
LA CHIRURGIE ORTHOGNATIQUE
Quels sont les risques ?
Les os des mâchoires sont parcourus par des nerfs qui s’occupent de la sensibilité du visage. Au contact de la mandibule se trouvent notamment la 3ème branche du nerf trijumeau et le nerf lingual, responsables de la sensibilité des lèvres, du menton, de la langue et des dents inférieures.
Il est donc classique d’avertir qu’il existe un risque de diminution de la sensibilité de ces zones en post-opératoire, même si la sensibilité récupère totalement dans la très grande majorité des cas. De plus, grâce à l’utilisation d’ultrasons pour la découpe osseuse, ce risque est aujourd’hui largement amoindri.
Comme pour toute chirurgie il existe un risque de saignement localisé, également bien maitrisé, et un risque d’infection, faible si les consignes d’hygiène sont bien respectées.
Enfin, il existe un risque résiduel de mauvaise consolidation osseuse ou de récidive de la malposition, ce risque étant considéré comme très faible également.
La consultation pré-opératoire
La consultation pré-opératoire permet de comprendre vos motivations, d’évaluer vos attentes et de mesurer l’impact de la prise en charge. Cet échange honnête et didactique pose les bases d’une relation de confiance et permet la prise d’une décision mutuelle éclairée.
Un interrogatoire et un examen clinique minutieux sont effectués. Ils permettent d’établir une cartographie précise de votre morphologie faciale, d’évaluer les anomalies à corriger et d’en définir la ou les cause(s) anatomique(s).
Une fois ce bilan effectué, un plan thérapeutique est mis en place et les techniques opératoires adéquates sont sélectionnées. Cela permet de répondre à toutes vos questions, de vous expliciter le déroulement exact de l’intervention, les résultats attendus tant sur le plan esthétique que fonctionnel. Une balance bénéfice/risque est établie de manière claire et compréhensible.
Cette consultation est également l’occasion de débuter l’éducation concernant les règles d’hygiène et d'alimentation à appliquer en post-opératoire.
Enfin, une consultation chez un médecin anesthésiste est programmée.
L’intervention chirurgicale
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. Celle-ci est réalisée par perfusion intra-veineuse et vous serez donc totalement endormi(e).
Le déroulement précis et complet du geste, adapté à votre cas particulier, vous sera expliqué lors de la consultation pré-opératoire avec schémas et fiche d’information à l’appui.
Les incisions se situent dans la bouche au-dessus des gencives. L’intervention ne laisse donc aucune cicatrice sur le visage. La ou les mâchoire(s) sont alors exposée(s), mobilisée(s), et repositionnée(s) dans la position définitive. Cette position est définie par votre alignement dentaire et selon les mesures effectuées en pré-opératoire pour obtenir un résultat esthétique optimal.
La fermeture des incisions en bouche est effectuée au fil résorbable qui disparait en environ 2 à 3 semaines. En fin d’intervention un pansement légèrement compressif peut être appliqué sur le visage.
Aucun blocage dentaire ni drainage ne sont mis en place.
Les suites opératoires
L’intervention se déroule au décours d’une hospitalisation. Celle-ci dure 1 à 3 nuits en fonction de la technique opératoire utilisée.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les douleurs post-opératoires sont faibles et très bien contrôlées par des médicaments simples type paracétamol. Les patients sont plus gênés par le gonflement au niveau du visage et l'obstruction nasale transitoire en cas de chirurgie du maxillaire.
Aucun blocage dentaire n’est mis en place après l’intervention mais une contention légère par élastique est maintenue pendant 2 semaines. Vous pourrez donc ouvrir facilement la bouche dès votre sortie du bloc.
Durant la première semaine un gonflement des joues (œdème) avec l’apparition d’ecchymoses (bleus) sont communs. Afin de diminuer ce phénomène vous pouvez appliquer du froid sur les joues, et veiller à dormir la tête en position surélevée (avec 2 ou 3 oreillers). Ce gonflement s’estompe progressivement pour disparaître en quasi-totalité au bout de 4 semaines. Le résultat définitif est obtenu à 3 mois.
Dans la lutte contre l’infection et pour protéger les cicatrices et la consolidation osseuse, une bonne hygiène buccale est primordiale. Celle-ci comprend :
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Une alimentation liquide pendant 1 semaine suivie d’une alimentation mixée pendant 3 semaines. Vous serez autorisé à remâcher normalement au bout de 6 semaines.
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Des bains de bouche réguliers, après chaque repas et au moins toutes les 4 heures la journée.
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Un brossage des dents par brosse à dents spéciale souple.
L’arrêt de travail habituel est de 10 jours à 3 semaines. Celui-ci est justifié par l’intervention, le manque d’énergie lié à l’alimentation liquide, ainsi que la difficulté des interactions sociales tant que le gonflement n’a pas diminué.
L’activité physique intense (musculation, sports de contact) ne pourra être reprise qu’à partir de la 6ème semaine.
Vous serez rapidement revu(e) par votre chirurgien pour contrôler la bonne évolution de la cicatrisation, ainsi que par votre orthodontiste pour planifier les phases finales du traitement.